Cytotec : ce médicament qui déclenche les accouchements va être retiré du marché
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Société | Florence Méréo |18 octobre 2017, 22h39 | MAJ : 19 octobre 2017, 6h36|
L’une a fait une hémorragie. Une autre a souffert le martyre… « Nous avons accumulé les dossiers et vite compris l’ampleur du problème », nous annonce Alain-Michel Ceretti qui alertera ce jeudi sur le Cytotec lors des états généraux du Lien, l’association de patients qu’il a fondée.
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Son enfant est handicapé après un accouchement sous Cycotec
Le Cytotec, du laboratoire américain Pfizer, c’est un médicament avec une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement des ulcères gastriques. Jusque-là, aucun problème. Sauf que les comprimés ont pour particularité d’accélérer les contractions. Ils sont donc aussi administrés depuis plusieurs années dans le cadre d’IVG médicamenteuses et de déclenchements d’accouchement. Et ce, malgré l’absence d’AMM, ce qui n’est pas illégal mais doit être limité aux prescriptions sans alternatives et seulement après information du patient.
Mais il est surtout appliqué en dépit des alertes sanitaires. En 2013, le gendarme du médicament (ANSM) martelait : « Des effets indésirables graves ont été rapportés […] comme des ruptures utérines, hémorragies, anomalies du rythme cardiaque du fœtus. » Mais voilà, le Cytotec coûte bien moins cher que les tampons ou gels pour amorcer le travail et certains médecins défendent son efficacité.
« Problème d’autorité » dans le monde médical
Hier, le docteur Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l’Agence nous confirmait pourtant : « Il y a eu plusieurs mises en garde, de la Haute Autorité de santé ou de l’ANSM en 2005, 2008, 2013, 2015. » Mais alors, pourquoi ne pas avoir tout bonnement interdit cette pratique ? « Nous ne pouvons pas interdire quelque chose qui n’est pas autorisé mais avons été clairs », défend-elle.
« Cette affaire révèle le problème d’autorité dans le monde de la santé, tacle Alain-Michel Ceretti. Vous avez d’un côté des autorités qui disent c’est dangereux et de l’autre des médecins qui se bouchent les oreilles et continuent comme si de rien n’était. Et tant pis pour la patiente qui est au milieu ! »
Pfizer n’est pas en reste. Coup, de théâtre, à notre journal ce mercredi, le laboratoire affirme que non seulement il ne « préconise pas » l’utilisation gynécologique mais que « du fait de la persistance du problème et malgré les moyens mis en œuvre », il retire du marché français son produit ! « Ce sera effectif au 1er mars », nous indique l’ANSM.
Le Cytotec est tellement utilisé qu’il faut plusieurs mois pour mobiliser les laboratoires fabriquant les autres produits. « Il est hors de question qu’il y ait une diminution de l’accès pour les patientes à l’IVG médicamenteuse ou au déclenchement », note le docteur Ratignier-Carbonneil.
Et alors que de nouveaux comprimés semblables au Cytotec sont en cours d’étude, Alain-Michel Ceretti prévient : « Ce ne pourra se faire sans un vrai débat scientifique et sans les patients. Les dernières mobilisations citoyennes, notamment avec le Levothyrox, ont montré que rien ne se fait sans eux ! »
22 % des accouchements sont déclenchés en France. Beaucoup sous Cytotec, un antiulcéreux utilisé pour accélérer les contractions. Après de nombreuses alertes sanitaires, le laboratoire Pfizer nous annonce qu'il va le retirer du marché.
L’une a fait une hémorragie. Une autre a souffert le martyre… « Nous avons accumulé les dossiers et vite compris l’ampleur du problème », nous annonce Alain-Michel Ceretti qui alertera ce jeudi sur le Cytotec lors des états généraux du Lien, l’association de patients qu’il a fondée.
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Le Cytotec, du laboratoire américain Pfizer, c’est un médicament avec une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement des ulcères gastriques. Jusque-là, aucun problème. Sauf que les comprimés ont pour particularité d’accélérer les contractions. Ils sont donc aussi administrés depuis plusieurs années dans le cadre d’IVG médicamenteuses et de déclenchements d’accouchement. Et ce, malgré l’absence d’AMM, ce qui n’est pas illégal mais doit être limité aux prescriptions sans alternatives et seulement après information du patient.
Mais il est surtout appliqué en dépit des alertes sanitaires. En 2013, le gendarme du médicament (ANSM) martelait : « Des effets indésirables graves ont été rapportés […] comme des ruptures utérines, hémorragies, anomalies du rythme cardiaque du fœtus. » Mais voilà, le Cytotec coûte bien moins cher que les tampons ou gels pour amorcer le travail et certains médecins défendent son efficacité.
« Problème d’autorité » dans le monde médical
Hier, le docteur Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l’Agence nous confirmait pourtant : « Il y a eu plusieurs mises en garde, de la Haute Autorité de santé ou de l’ANSM en 2005, 2008, 2013, 2015. » Mais alors, pourquoi ne pas avoir tout bonnement interdit cette pratique ? « Nous ne pouvons pas interdire quelque chose qui n’est pas autorisé mais avons été clairs », défend-elle.
« Cette affaire révèle le problème d’autorité dans le monde de la santé, tacle Alain-Michel Ceretti. Vous avez d’un côté des autorités qui disent c’est dangereux et de l’autre des médecins qui se bouchent les oreilles et continuent comme si de rien n’était. Et tant pis pour la patiente qui est au milieu ! »
Pfizer n’est pas en reste. Coup, de théâtre, à notre journal ce mercredi, le laboratoire affirme que non seulement il ne « préconise pas » l’utilisation gynécologique mais que « du fait de la persistance du problème et malgré les moyens mis en œuvre », il retire du marché français son produit ! « Ce sera effectif au 1er mars », nous indique l’ANSM.
Le Cytotec est tellement utilisé qu’il faut plusieurs mois pour mobiliser les laboratoires fabriquant les autres produits. « Il est hors de question qu’il y ait une diminution de l’accès pour les patientes à l’IVG médicamenteuse ou au déclenchement », note le docteur Ratignier-Carbonneil.
Et alors que de nouveaux comprimés semblables au Cytotec sont en cours d’étude, Alain-Michel Ceretti prévient : « Ce ne pourra se faire sans un vrai débat scientifique et sans les patients. Les dernières mobilisations citoyennes, notamment avec le Levothyrox, ont montré que rien ne se fait sans eux ! »
- Code:
785 000 bébéssont nés en France en 2016, dont 22 % après un déclenchement d’accouchement (soit près de 173 000).
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